24 oct. 2014

VISITE AU CP DE FLEURY-MEROGIS

Le vendredi 24 Octobre 2014, une délégation du SNCP-CFDT composée de Eric FIEVEZ -secrétaire national,de Régine HASZCZYC , permanente nationale , de Sébastien VANROYEN permanent national et de Arnaud BONVOISIN Chef de Détention à la MA de Fleury, s’est rendue en visite à la M.A. de Fleury-Mérogis.

Plus encore que dans les autres établissements, la situation dans cette véritable ville pénitentiaire, est symptomatique des difficultés dont souffrent généralement nos maisons d’arrêt.

Tout d’abord, la surpopulation carcérale y est encore plus marquée qu’ailleurs : au 29 octobre 2014, 3444 personnes y sont détenues et réparties sur 4 tripales, avec des taux d’occupation oscillant entre 180 et 190% !

S’y ajoute un manque criant de personnels, tous grades confondus !

 Prenons l’exemple du D2 : il n’y a pas d’adjoint au chef de détention et en l’absence de direction (congés de maternité), celui-ci, outre la gestion de la détention, a en charge les RH (suivi des notations, des plannings, des remplacements, des CA…), le suivi du marché privé, la présidence des C.P.U et des commissions de discipline, la gestion des extractions médicales, etc.

De plus, il n’y a pas de stagiaire officier et seuls, cinq officiers sont à l’effectif pour gérer l’ensemble des missions afférentes aux 919 détenus y étant affectés (gestion d’étage, de la sécurité, du renseignement, des procédures disciplinaires, de l’ATF, du suivi du marché privé et des dégradations) ! Sans-compter les remplacements des uns et des autres !

En découle des journées interminables, où les officiers sont parfois obligés de manger sur place en 20 minutes pour pouvoir avancer dans leurs charges administratives de plus en plus lourdes ! Le résultat est qu’il y a un très grand « turn-over » des officiers en bâtiment, souvent des sortants d’école, qui dès qu’ils le peuvent, demandent à muter… Pour l’anecdote, nous avons croisé une lieutenant allant prêter main forte le matin sur une tripale maison d’arrêt hommes, avant de la retrouver l’après-midi à son poste officiel à la MAF, en train de courir pour rattraper le travail du matin en retard…  Et chaque tripale subit le même type de problématique…

S’y ajoute un manque cruel de majors (-20 sur l’établissement) et de premiers surveillants avec seulement 07 agents en « Brigade » (effectuant les nuits), et dont 06 bénéficient de congés bonifiés …

 Par ailleurs, il manque 150 surveillants sur l’ensemble de l’établissement ce qui équivaut à dire que seulement 89.20% de l’effectif théorique est attribué!

 Même les personnels de Direction souffrent de pénurie : absence de Directeur au D1 depuis 3 mois (réaffectée sans remplacement), absence de Directeur au D2 (congés pathologiques, suivis de congés maternité) et absence de Directeur au D5 (congés maladie) !!

Dans ces conditions, voir un établissement d’une telle ampleur tourner sans incident grave relève du miracle !! Mais pour combien de temps ? Faut-il attendre une catastrophe pour que l’administration réagisse et prenne enfin en considération ces graves pénuries ?? Il est vrai que jusqu’ici, tout va bien…

 Nous apportons notre soutien indéfectible à tous les personnels que nous avons pu rencontrer pour cette journée de visite et les remercions pour la qualité de leur accueil, ainsi qu’au chef d’établissement, qui a tenu à nous voir, afin de faire le point sur notre visite et écouter notre ressenti sur la situation.

                                    La délégation du SNCP-CFDT                                                                                                                                                         

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