20 avril 2020

FACE A LA CRISE : DES PERSONNELS PLUS QU’INVESTIS !

Dans ce contexte de pandémie COVID 19, nos personnels tous corps confondus sont depuis plusieurs semaines investis sans compter pour gérer au mieux dans des conditions contraintes et compliquées l’ensemble des structures pénitentiaires, l’objectif étant d’éviter le plus possible la propagation du virus pour la protection de tous.

Afin de désencombrer les structures, la Garde des Sceaux a pris des dispositions pour augmenter le nombre de « sorties » qui auraient pu être plus largement étendues avec des mesures de suivi à l’extérieur et des sanctions fortes en cas de non-respect.

Le nombre d’écrous a diminué du fait de la baisse d’activité des parquets. Ces dispositions ne nous semblent pas encore suffisantes pour contenir toutes les difficultés liées à la surpopulation carcérale et à la promiscuité.

Des mesures ont été prises en faveur de la population pénale suite à la suppression des parloirs et à la réduction d’un certain nombre d’activités. Celles-ci n’ont pas non plus été suffisantes pour contenir une certaine frange de la population pénale récalcitrante à toute forme d’autorité. La situation a malgré tout été largement maîtrisée grâce au professionnalisme des personnels pénitentiaires. 

De nombreuses situations de mouvements de détenus ont été surmontées grâce à l’expertise des Chefs d’établissement, des Cadres largement investis, des Surveillants et des Personnels Administratifs qui assurent sans relâche la continuité du service public.

 Le SNCP-CFDT salue une nouvelle fois le professionnalisme des personnels et plus largement leur comportement très responsable en dépit de conditions de travail rendues encore plus difficiles.

 

Les établissements pénitentiaires restent toujours cependant confrontés à leur lot quotidien d’agressions et de refus de réintégrer même si les incidents graves tendent à diminuer (après les graves incidents d’Uzerche, Remire Montjoly….)

 

L’équilibre reste pourtant fragile et demande une vigilance de tous les instants.

 

Le CD d’ Ecrouves a d’ailleurs fait l’objet d’un mouvement collectif ce vendredi 16 avril en fin de journée sans faire de blessés bien heureusement parmi les personnels. On peut regretter de nombreux dégâts matériels. Des détenus fortement alcoolisés par un breuvage artisanal ont bloqué un étage de la détention et mis le feu à leurs matelas et divers détritus. 

Le feu s’est ensuite propagé à la toiture du bâtiment.Les ERIS et les forces de l’ordre sont intervenues, la situation a été maîtrisée vers 23H30. 

Cette crise inédite a pris une dimension particulière dans les lieux confinés que sont les prisons et suscitent encore beaucoup d’inquiétudes légitimes.

 Le moral des troupes est contenu mais l’appréhension persiste dans un contexte où la peur d’attraper le virus reste omniprésente.

Une partie de la tension est retombée avec l’arrivée des masques beaucoup trop tardive, qui nous le répétons, reste une priorité pour lutter contre la propagation du virus ainsi que le lavage régulier des mains mais le respect des gestes barrières pour éviter la propagation reste extrêmement compliqué dans un tel contexte. 

Une autre étape va devoir être assurée dans les prochaines semaines qui est celle du dé-confinement qui sera progressif afin de prévenir un rebond épidémique qui serait du à un relâchement trop rapide sachant qu’il est évident que le risque essentiel réside dans les contacts avec l’extérieur.

L’ouverture des parloirs ne pourra se faire trop rapidement et demandera une réflexion sur le nombre de visites qui pourront être autorisées, le nombre de visiteurs et la prise de précautions particulières pour les détenus les plus fragiles ou à « risques ». Ces mesures seront liées à la reprise des activités.

Le retour à une situation « normalisée » ne sera pas immédiat et demandera encore et toujours des efforts et un comportement plus que responsable des uns et des autres. La maîtrise

de cette épidémie ne pourra être effective que par la fourniture continue des matériels sanitaires de base : masques, gels hydro-alcoolique et une extension des tests de sérologie d’immunité qui permettraient de créer des zones dans les détentions en fonction des résultats et de rassurer les personnels. 

Les établissements pénitentiaires sont largement impactés et pourtant on constate encore et toujours un désintérêt général pour cette 3ème force de sécurité publique , aucun mot de nos politiques à l’attention de nos agents tous corps confondus.

 A quand cette considération et cette reconnaissance tant attendues !

 Le SNCP-CFDT apporte une nouvelle fois son plus grand soutien à l’ensemble des personnels à ceux qui sont également en télétravail et qui continuent à être productifs en ayant pourtant le sentiment d’être ignorés voire « stigmatisés » de par une position qu’ils n’ont pourtant pas choisie !

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