24 janv. 2024

REFORME HISTORIQUE POUR LE CEA : PEUT MIEUX FAIRE…

 

 Des avancées à minima mais beaucoup de zones d’ombre ! Le projet a été annoncé avec beaucoup de fanfare à grand renfort de communication mais il apparait de manière décevante et avec des résultats surestimés.

 

Les représentants CFDT Pénitentiaire du corps d’encadrement et d’application souhaitent  exprimer leur  avis critique concernant la réforme statutaire pénitentiaire mise en vigueur au 1er janvier 2024. Bien que l'administration et le syndicat majoritaire se targuent d'avancées significatives, il est important de souligner que celles-ci ne sont autres que les revendications portées par la CFDT depuis de nombreuses années (la catégorie B pour les CEA et la catégorie A pour les corps de commandement) et qu'elles ne constituent que des avancées à minima.                       

                                           Bien loin des effets d’annonce!

 

 

Dans un premier temps, nous souhaitons mettre l'accent sur la question des rémunérations !

            Qui profite réellement de cette réforme et quels sont les bénéfices concrets pour le corps d’encadrement et d’application ?

 

D’ici 2026 nous aurons à peu près les grilles actuelles de la police !

Actuellement, un surveillant échelon 3 avec un indice majoré de 370 sera reclassé au 1er Janvier 2024 au 3ème échelon avec un indice majoré de 381 (en y ajoutant les 5 points de bonification de la fonction publique) ce qui fait un gain de 6 points d’indice, soit 29,53 Euros brut. HISTORIQUE !

 

De même, un premier surveillant au 6ème échelon avec un indice majoré de 517 sera reclassé, au 1er janvier, au 6ème échelon de Brigadier-Chef avec un indice majoré de 527, abstraction faite des 5 points de bonification de la fonction publique, soit un gain de 49,22 Euros brut. HISTORIQUE !

 

            INSUFFISANT !  De plus, de nombreuses zones d'ombre subsistent. Il est primordial de clarifier certains points comme la question des primes de nuit ou les HDJF et d'assurer pour tous une compensation réelle de la perte du pouvoir d'achat subie par les agents depuis des années, ce que ne permettront pas des indices sommitaux au rabais.

 

Dans un second temps, examinons l'évolution de carrière offerte par cette réforme.

 

Quelles sont les avancées concrètes en la matière et en quoi cette réforme est-elle insuffisante ?

➢    L’augmentation de l’ICP passant de 2520 à 3828 € en 2026

➢    Le passage de C en B pour le CEA

➢    L’accès au grade de brigadier-chef pour les premiers surveillants et quelques surveillants (7500 d’ici 2028).

➢    L’accès au grade de Major pour 4500 agents d’ici 2028

 

Loin du compte les indices 560 pour la filière expertise et 610 pour le grade de major annoncés lors de notre bilatérale de Mai 2023 : HISTORIQUE !  Bercy est passé par là !

 

Malgré quelques améliorations, l’évolution de carrière reste bien en-deçà de nos attentes légitimes. Les agents ne peuvent se contenter d'une évolution qui ne compense pas la perte du pouvoir d'achat et qui n'aura qu'un impact minoré sur les futures retraites.

 

L’augmentation des rémunérations (artificielle) sera bien visible avec la prime ICP qui est mensualisée.

Il est important aussi de noter que certains agents ne pourront bénéficier de ces avancées que dans plusieurs années, ce qui est inacceptable.

 

L’attractivité du passage du concours de catégorie C en B ne se fera pas sans augmentation significative de salaire ?

Est-ce que le manque d’effectifs va être résolu avec cette réforme nécessaire mais insuffisante ?

Pour cela, l’administration recrute dorénavant des contractuels. Quelles sont les modalités précises de recrutement ? 

                                                   Le pari sur l’avenir est lancé !

 

Beaucoup d’autres questions se posent également :

 

-Le passage présenté comme automatique des 1ers surveillants historiques au grade de major ? Aujourd’hui dossier RAEP ou pas ? Entretien avec un jury ou pas ?  Quelle sera la proportion de lauréats retenue entre le TA, l’examen et le RAEP ?

Ces derniers semblent réellement perdants sur l’ensemble de cette réforme quant à l’ICP, la mobilité, les responsabilités : QUELLE RECONNAISSANCE ?

 

-Le passage au grade de brigadier-chef incertain et sous quelles conditions ?  (Quid du surveillant acteur ?)

 

-Qu’en est -il de l’ICP majorée pour les métiers spécifiques ?

 

-Quel taux de « promouvables » par filière ? 

 

Contrairement à l'organisation syndicale majoritaire, la CFDT Pénitentiaire ne crie pas victoire, car nous savons qu'il est nécessaire de continuer notre action afin de contribuer à vouloir améliorer les conditions de travail des agents pénitentiaires.

Il est inacceptable de se contenter d'une évolution qui ne compense pas la perte du pouvoir d'achat depuis des années. Il est également essentiel de prendre en compte l'impact sur les retraites et de garantir que tous les personnels bénéficient rapidement de ces avancées.

 

La CFDT Pénitentiaire maintiendra sa mobilisation et son engagement pour obtenir des avancées dignes, réelles et significatives pour le personnel pénitentiaire.

                        La CFDT Pénitentiaire restera vigilante et déterminée.

 

Retour aux actualités >