29 oct. 2025

MAISON D’ARRÊT DE RODEZ : LA CFDT PENITENTIAIRE ALERTE


Constat de souffrance des personnels et exigence de dialogue social
Mercredi 22 octobre 2025, une délégation du Syndicat Interco CFDT Pénitentiaire, à l’invitation du Secrétaire local Laurent LAPIERRE, a visité la Maison d’Arrêt de Rodez. Cet établissement, réputé pour son infrastructure moderne et ses unités à taille humaine, devrait être un atout pour le personnel pénitentiaire et la prise en charge de la population pénale.
Pourtant, à l’issue de cette visite et de nos échanges avec les équipes, le constat est unanime et alarmant :
1. La surcharge structurelle met les agents à l'épreuve
La CFDT Pénitentiaire salue le courage, l'engagement et le professionnalisme des personnels qui maintiennent le service malgré des contraintes lourdes.
 Surpopulation carcérale : L’établissement fait face à une surpopulation carcérale inédite,
dépassant largement la capacité pour laquelle l’infrastructure et les services ont été conçus.
Certaines journées, un seul surveillant doit gérer le mouvement d’une soixantaine de détenus pour les consultations médicales. Un tel niveau d'activité est un non-sens sécuritaire. Les locaux socio-culturels sont saturés : les personnels gèrent parfois près de 30 détenus avec un seul surveillant pour plusieurs salles. Les tours de parloir, limités à 7 détenus maximum et 1
seule Unité de Vie Familiale (UVF), témoignent de la difficulté à gérer le flux avec des moyens figés.
 Cette situation crée une charge de travail intenable pour l'ensemble des agents, notamment au sein de la Régie des Comptes Nominatifs et en détention. Les équipes doivent faire preuve d'un investissement personnel excessif pour pallier le manque de moyens structurels.
2. Des méthodes de direction facteurs de risques psycho-sociaux
Notre constat sur le terrain révèle que la souffrance des personnels est aggravée par des méthodes de travail et des modes de communication qui ne sont plus adaptés aux défis actuels.
Lors de nos échanges, la Direction a indiqué qu'il "n’y avait pas de dialogue social avec la CFDT à la Maison d’Arrêt de Rodez."


Nous regrettons sincèrement cette affirmation. En effet, le manque de consultation et la
communication exclusivement descendante sont souvent le reflet et la cause de pratiques
managériales qui :
 Dégradent le sens du travail et la reconnaissance des efforts fournis.
 Augmentent inutilement les Risques Psycho-Sociaux en créant un sentiment d'isolement
chez les personnels.
 Rendent la gestion quotidienne plus rigide et moins efficace, faute d'associer la connaissance terrain des agents aux prises de décision.


3. Notre exigence : retrouver un dialogue constructif


La CFDT Pénitentiaire reste convaincue que les établissements les plus performants sont ceux où le dialogue social de proximité est réel et respectueux.
La CFDT Pénitentiaire demande à la Direction locale de Rodez de :


 Reconnaître et agir sur ce constat de souffrance.
 S'engager immédiatement dans la mise en place d'un dialogue social concret et régulier
avec les représentants du personnel.
 Privilégier un management coopératif et délégatif, qui tire profit de l'expertise des agents.
Notre organisation sera attentive aux mesures prises pour améliorer durablement les conditions de travail à la MA de Rodez.


La dignité et la santé des personnels doivent être la priorité absolue.

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